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Geneviève Van Cauwenberghe

Geneviève Van Cauwenberghe
Sophie Ruysseveldt (SR)

Comment êtes-vous entrée en contact avec le médium de la vidéo? Et comment avez-vous travaillé avec ça?

Geneviève Van Cauwenberghe (GV)

Comment j’en suis arrivée à faire ça? J’ai fait des études de communications à l’université de Liège. Quand j’ai terminé mes études, j’ai été engagée par Claude Michoud, des ‘Jeunesse Musicales’, pour fonder ‘Les Jeunesses Artistiques de Wallonie’. Dans ce contexte, j’avais l’intention de faire d’une part de la diffusion, de montrer des oeuvres à Liège, et d’autre part de l’animation dans les écoles pour sensibiliser les jeunes à l’art. Par ailleurs, lorsque j’étais étudiante, je m’intéressais beaucoup à la vidéo d’animation, plutôt la vidéo d’intervention sociale. C’était donc la période où la télévision par cable s’est développé à Liège. J’avais notamment fait un stage à RTC Canal + et je voyais qu’il y avait des possibilités de ce côté là. Donc je me suis intéressée à la fois à la vidéo d’intervention sociale et puis à l’art vidéo. Dans ce cadre là, j’ai rencontré Robert Stéphane, qui était déjà mon professeur à l’université de Liège, avec Jean-Paul Trèfois, qui faisait l’émission Vidéographie et Michoud était là aussi. Nous avons mis sur pied le projet vidéo avec l’intention de diffuser des films à Liège, donc il fallait trouver un lieu pour faire cela. Le Cirque Divers qui était un lieu alternatif me parassait à l’époque un lieu tout indiqué, même si à long terme j’avais le projet de créer, à Liège, un lieu de diffusion de l’art vidéo, mais ça ne s’est pas fait.

(SR)

Ca a commencé avec promouvoir l’art chez les jeunes et c’est devenu plutôt un projet de diffusion de vidéo?

(GV)

Je faisais les deux, mais j’ai plutôt fait des animations sur le cinéma dans les écoles et j’ai fais de la diffusion d’art vidéo au Cirque Divers. Je m’occupais aussi d’un cinéclub: le club de l’écran, avec Alain Trinot, donc je faisais les trois. Mais c’est vrai que je me suis particulièrement intéressée à l’art vidéo à cette époque là et je me suis très fortement investie la dedans, mais à l’époque je bénéficiais de ce qu’on appelait des contrats sous le système du cadre spécial temporaire, le CST, donc c’était des contrats d’un an et c’est Spitaels qui avait fait ça pour mettre les chaumeurs au travail. Quand je suis sortie de communication, j’ai tout de suite été embauchée, donc j’ai pas vraiment été chaumeuse, mais j’ai été embauchée dans ce cadre là. Donc j’ai fait un CST au ‘Jeunesse Artistique de Wallonie’ et puis au bout d’un an je n’ai pas été renouvelée et je suis passée au Certif.

(SR)

J’ai entendu de Jean-Michel Botquin que le Cirque Divers avait déjà l’habitude d’enregistrer tous les évènements sur vidéos avec l’atelier vidéo, sous la direction de Jacques Mertens.

(GV)

Oui, il a fait sa carrière à RTC.

(SR)

Et donc tout était filmé, mais est-ce que les enregistrements existent encore?

(GV)

Pas à ma connaissance.

(SR)

Donc il y avait déjà un intérêt d’enregistrer des choses. Le Cirque Divers avait aussi l’habitude avec beaucoup d’interaction avec le publique?

(GV)

Oui, c’était la pratique.

(SR)

J’ai aussi lu que les artistes-vidéo étaient invités au Cirque Divers, suivi ensuite par un débat avec le public. Est-ce vous vous souvenez encore les réactions du publics? Quelles étaient les discussions?

(GV)

Je ne me souviens plus. Je me rappelle par contre que je faisais beaucoup de publicité dans la presse, parce que je m’occupais de tout, de la diffusion et promotion. Je me souviens comme j’avais envoyé un communiqué de presse à un journaliste du Soir, je pense. Et il avait écrit un texte complètement ironique, se moquant de l’art vidéo et se moquant de ce que j’avais dit en disant en disant un truc du genre: “on mettra le téléviseur dans l’eau de vaisselle et ça fera de l’art”. Ca je me rappelle, c’était une réaction très ironique du journaliste. Il avait tout de même fait le promotion de l’évenement, même si c’était sur le mode de la dérision. Mais je me souviens plus très bien des réactions des gens. Il y avait des questions, des débats.

(SR)

C’était plutôt quelque chose de social avec beaucoup d’artistes et de professionels dans le public?

(GV)

Oui, il y avait des artistes et professionnels dans le public.

(SR)

Aussi de Flandre j’imagine? De ICC ou Anvers? Parce qu’il y a aussi beaucoup d’échange entre Liège et Anvers.

(GV)

Les gens de l’ICC, je me rappelle pas qu’ils venaient à Liège, non. Je ne m’en souviens pas. Mais c’est vrai qu’il y avait toujours cette dimension là au Cirque Divers. Des gens qui étaient là pour boire de la bière et se divertir, puis d’autres qui s’intéressaient vraiment à l’art vidéo. Il y avait des gens qui s’y intéressaient vraiment et qui posaient des questions, parce que sinon j’aurais arrêté. Ca m’aurait révolté. Il y avait un intérêt réel.

(SR)

J’ai aussi trouvé une partie d’un article de Didier Duchêne, dans la Wallonie, de ‘82, où il dit que le centre vidéo a rencontré un acceuil favorable auprès du public Liègeois, “un public d’habitué en outre constitué de personnes venant de Bruxelles et des villes voisines, ainsi que l’étranger.”

(GV)

Oui, mais je ne me souviens plus. Je me souviens qu’il y avait du monde. On remplissait la salle, mais y avait un gros travail de promotion. J’écrivais aussi dans ‘Vidéographie’, donc je parlais aussi de ce qui se faisait dans ‘Vidéographie’. Par exemple pour la performance ‘Maniac Production’, je les ai interviewer, Il y a un texte qui a été publié dans ‘Vidéographie’. Donc j’associais à chaque fois un petit travail, un travail de diffusion, c’est ce que j’aimais bien.

(SR)

J’ai lu que le premier évènement avec vidéo au Cirque Divers, n’était pas au Cirque Divers même, mais dans la cale d’une péniche amarrée au pied de la passerelle ...

(GV)

Oui c’est ça le programme que j’ai conservé: le programme de cet évènement.

(SR)

J’ai lu que c’était l’équipe de vidéographie qui est allés aux Etats-Unis et ont emmené des videos d’artistes américains qui n’avaient pas encore été montrées en Belgique.

(GV)

Oui c’est ça. C’est le programme qui allait être projeté par vidéographie, qu’on a montré en avant-première.

(SR)

C’est après qu’ils ont été diffusé sur antenne?

(GV)

Oui. (Leest een deel van een artikel voor) “Ces émissions seront diffusées dans le cadre de l’émission ‘Vidéographie’ en novembre-décembre ‘78. A l’occasion des manifestations culturelle de la fête de la communauté française de belgique, la rtbf présentera en avant-première une sélection de bandes videos de cette série.” Donc c’était ça en avant-première dans la péniche. C’est ça le plus gros évènement qu’on ait fait dans le cadre de ‘Vidéo. Vous avez dit vidéo?’, parce qu’on rassemblait l’oeuvre de plusieurs artistes, par contre les artistes n’étaient pas là. Tandis que souvent les artistes étaient présent. On eu Dimitri Diviadkin, etc.

(SR)

A côté des screening des vidéos américaines, il y avait aussi une rencontre nationale de vidéo-animation où la plupart des groupes action-vidéo étaient présents.

(GV)

Oui, donc c’était l’ensembe des télévision locale qui sont venus présenter leur production, parce que c’est vrai que la télévision locale se développait. Tout le monde est venu et les animateurs de ces télévisions étaient présent aussi.

(SR)

J’ai lu un article là dessus dans ‘Vidéodoc’ où il y a aussi les films des groupes qui sont montrés. Si je ne me trompe pas, il y a aussi des discussions entre eux, comment ils travaillaient etc.

(GV)

Oui, c’était bien comme évènement. Mais dans ce catalogue ci, pour la partie animation, c’est Gerard Weissenstein qui a rédigé le texte, qui était le rédacteur de ‘Vidéodoc’ à l’époque.

(SR)

J’ai vu qu’aux rencontres nationales de vidéo-animation, il y a aussi deux participant: vidéobus de Bruxelles et du Hainaut. En ‘73, il y avait à l’ICC le ‘Continentale Video- en Filmtoer’, qui a été fondé par Hugo Heyrman, Filip Francis, Luc Deleu. C’était un bus où ils montraient des films underground et parfois aussi des films d’artistes, comme Panamarenko par exemple. Est-ce que vous en savez plus sur les bus de Bruxelles et Hainaut? Est-ce que c’était aussi des films d’artistes? Qu’est-ce qu’ils y montraient?

(GV)

Je ne sais pas. Je pense que si vous rencontrez Gérard Weissenstein ou si vous contactez Marianne Osteau, ils en sauront plus. Elle a travaillé pour le vidéobus de Bruxelles, mais peut-être plus tard.

(SR)

Je pense que c’était aussi plutôt vidéo-animation.

(GV)

Je pense qu’ils ont évolué ensuite vers des choses plus artistiques, mais au départ il me semble que c’était éssentiellement de l’animation-vidéo. A l’époque, je suis allé à l’ICC plusieurs fois rencontré Flor Bex, mais je ne me souviens pas d’autres contacte avec des organismes qui faisaient de la diffusion de vidéo-art.

(SR)

J’ai aussi vu que les frères Dardenne étaient aussi présent avec leur entreprise ‘Dérive’.

(GV)

Oui, et on a aussi projeté aussi de le cadre ‘Vidéo. Vous avez dit vidéo?’ le film ‘Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la première fois’. C’était dans un autre endroit encore. Je pense que c’était au Laveu.

(SR)

Puis le 17 octobre, après que Vidéo a été fondé, j’ai vu que le premier évènement au Cirque Divers était une soirée d’art vidéo canadien qui était produit par Peggy Kale, la directrice de la section ‘Art Métropole’ à Toronto. Ca c’était le premier évènement, après l’évènement dans la péniche. Comment est-ce que vous séléctionniez les vidéos qui étaient diffusées au Cirque Divers? Est-ce que vous écriviez aux artistes? Comment se passait le communication?

(GV)

Soit on se rendait dans des festivals et organismes comme ICC, on rencontrait les gens et on avait des contacts comme ça, mais essentiellement c’était la ‘Vidéographie’ qui faisait ça, donc essentiellement Jean-Paul Trèfois qui rencontrait les artistes via l’émission ‘Vidéographie’ en leur proposant parfois de produire des oeuvres pour ‘Vidéographie’ et ensuite on les diffusait au Cirque Divers. Donc je visionnais beaucoup de vidéos, j’allais dans les lieux où on diffusait, mais les contacts avec les artistes et le financement venait largement de la rtbf, parce que c’était la politique à l’époque de la rtbf, d’essayer d’avoir une implantation locale et de diffuser des oeuvres dans un autre contexte que celui de là télévision même. Donc il y avait une volonté pour la télévision d’être un acteur de la vie culturelle locale. C’était l’idée de Robert Stéphane.

(SR)

C’est uniquement lui qui voulait ça, ou c’était aussi d’autres personnes comme Jean-Paul Trèfois.

Je suis très étonnée que le Cirque Divers ne soit pas très connu et tout ce qui s’y est passé. Avant que je commence à cette recherche, je dois avouer que je ne connaissais pas non plus. C’est un peu méconnu par le public, malgré les grands artistes qui y sont passés.

(GV)

Encore une fois, c’était les contacts de la rtbf. Le Cirque Divers prêtait grosso modo le lieu, mais ils ne s’occupaient pas vraiment de l’organisation, c’est moi et Jean-Paul Trèfois. Quand j’étais au Cirque Divers, c’est moi qui le faisait en tant qu’employer du Cirque Divers, mais j’avais relativement peu de contact avec les autres, pour d’autres activités. C’était vraiment ça que je faisais.

(SR)

Et si je comprends bien, l’évènement au Cirque Divers, c’était un peu la préparation de l’émission de Vidéographie. Ils voulaient voir la réaction du public sur certaines choses. Ou ce n’était pas vraiment le but?

(GV)

C’était une vitrine pour ‘Vidéographie’. C’était une façon de faire connaitre l’émission. Les artistes venaient et à ce moment là ils faisaient des entretiens avec les artistes en préparation de l’émission, mais plutôt en interne. C’était plutôt une préparation en interne qu’une préparation du public à l’émission.

(SR)

Donc les artistes venaient pour préparer l’émission et puis quand ils étaient en Belgique, vous profitiez de leur présence.

(GV)

Oui voilà. On profitait de leur présence pour les faire venir au Cirque Divers. C’était ainsi que ça se passait. Je pense pas que c’était vraiment une façon de préparer les gens à voir l’émission. Je pense en disant que la question de l’audience n’était pas vraiment l’occupation première à l’époque. C’était pas comme maintenant.
Vous me demandiez si c’était la volonté de Stéphane de faire de la diffusion à Liège. C’était Jean-Paul Trèfois qui était derrière. Je crois que J-P Trèfois s’intéressait surtout aux artistes et à l’art, plus qu’à l’animation locale. Mais il le faisait parce que c’était ce qu’on lui avait demandé, mais je pense que celui qui voulait vraiment faire de l’animation locale c’était
Robert Stéphane.

(SR)

On a entendu de Jacques Charlier qu’il était ami dans le passé avec Gerry Schum, à Düsseldorf (avec ‘Fernsehgalerie’) et même Marcel Broodthaers est allé avec eux. Il connait Robert Stéphane et ils ont pris le train vers Düsseldorf pour aller voir les vidéos et apparement Jacques Charlier aurait dit que quand il retournait en Belgique, Robert Stéphane a dit que ça l’intéressait et qu’il voulait faire quelque chose avec ces vidéos. C’était un peu le début de l’idée de faire des émissions ‘Vidéographie’.

(GV)

Je ne sais pas d’où vient l’idée. Quand je suis arrivée, l’idée de ‘Vidéographie’ existait déjà. Peut-être que Nicole Terrasse qui était l’épouse de Jean-Paul le saurait. Je sais que c’est Jean-Paul qui connaissait les artistes, qui faisait la recherche, qui allait New York les rencontré, à la ‘Kitchen - Electronic Arts Intermixed’.

(SR)

Oui, c’est aussi un distribiteur à New York qui existe déjà depuis longtemps et qui faisait la distribution des vidéos.

(GV)

C’est ça, donc je crois que c’est la qu’il allait. Et il était très ami avec Gusella et Antonio Muntadas. Quand je suis retournée à New York, j’ai revu Muntadas, on est allé voir l’exposition Nam June Paik ensemble.

(SR)

Il y a aussi eu un évènement avec Muntadas au Cirque Divers à un certain moment. C’était en octobre ‘79: ‘In, on, around and about television’.

(GV)

Oui, je me rappelle.

(SR)

J’ai aussi vu qu’il y avait des évènements comme aspect de la vidéo documentaire américaine avec Dimitri Diviadkin, aussi des vidéos de Nam June Paik, de Joan Jonas, de Merce Cunningham qui sont montrées.

(GV)

Caroline Svoboda a mis la main sur tous les grands bulletins, parce que je devais envoyés systématiquement une copie au Cirque Divers et au ministère, puisque j’obtenais un petit financement, donc elle les a tous. Elle peut reconstituer tout le programme. Moi, dans les déménagements successif, j’ai un peu perdu les choses.

(SR)

Peut-être encore une question sur un autre évènement. En février ‘79 il y avait aussi une séléction d’art vidéo belge et c’était avec Lili Dijouri, Gary Bigot, Michael et Barbara Leisgen, ils sont allemands, mais à ce moment là ils habitaient à Raeren. On a eu un entretien avec Michael Leisgen et aussi avec Danny Matthys récemment. On a pu constater que c’était un évènement organisé en collaboration avec ICC à Anvers et Van Abbe Museum à Eindhoven. C’était introduit par Jan Debbout je pense. Et donc on a aussi interviewé Lili Dujouri et elle a dit que ces vidéos n’étaient pas montrées dans les années ‘70, ni au Cirque Divers et il y a des gens qui ne se souviennent plus trop. Donc je me demande si vous vous souvenez si ses vidéos sont montrées à ce moment?

(GV)

Je pense bien qu’on a montré les vidéos de Lili Dujouri, mais elle n’est pas venu, tandis qu’il y en a d’autres qui sont venus.

(SR)

Parce que Jean-Michel Botquin dit aussi dans son livre que ce ne pas certain que les vidéos ont été montré, peut-être qu’elle était sur l’affiche, mais qu’à la fin elle n’a pas donné ses vidéos pour diffuser.

(GV)

Je pense vraiment que oui.

(SR)

Je suppose que c’est ‘Hommage à’ qui est montré, où elle se met sur le lit.

(GV)

ça fait tellement longtemps. Son oeuvre a été montré dans ‘Vidéographie’, je pense que oui. En tout cas on en a parlé à la radio, dans l’émission ‘Hey after we go the movies okay’, ça je m’en rappelle. Mais elle n’est pas venue, ça je suis certaine, parce qu’elle avait un problème de santé à l’époque.

(SR)

C’est aussi en ‘78 que son marie, Fernand Spillemaeckers de MTL a eu un accident de voiture. Donc c’est peut-être à cause de ça qu’elle n’est pas venue.

(GV)

Oui, c’est bien à cause de ça. Elle n’était pas en état de se déplacer, mais c’est quelqu’un de très gentille.

(SR)

On a toutes ses vidéos chez Argos. On a déja fait tout un proces de numérisation et de restauration de ses vidéos en 2002. On a bon contacte avec elle. Pour moi, c’est aussi une des vraies artistes d’art vidéo en Belgique, un des pionnier, comme Nyst. Et c’est presque la seule femme qu’on a trouvé. Il y a encore quelques autres femmes à ICC comme Christine Vandemoortele, qui avait aussi un pseudonyme Una Maye. On trouvé Edith de Wit, mais c’est encore quelqu’un où on sait pas très qui c’était à l’époque, mais on a trouvé un ou deux films. Dans les années on a pas trouvé beaucoup de femmes qui travaillent dans ce milieu.

(GV)

Vous savez, c’était l’époque où on faisait des festivals de films de femmes pour pousser la création féminine, mais c’était difficile.

(SR)

Vous avez participé en ‘81 au Women’s festival?

(GV)

Pas moi, je n’étais plus en Belgique en ‘81. Je suis partie au Etats-Unis en août ‘81.

(SR)

Mais je pense qu’au Cirque Divers avec ce programme ils ont encore fait quelque chose avec Women Art.

(GV)

C’est possible. Je suis restée 4 - 5 ans aux Etats-Unis.

(SR)

Il y a beaucoup de femmes qui jouaient un rôle important comme Danièle Nyst ou Nicole Fohrsbach qui a fait la caméra de ‘Canalisation Souterraine’ de Jacques Charlier à l’époque. Une autre femme: Barbara Leisgen.

(GV)

Oui, mais elle travaillait en duo avec son mari. Elle avait une place à côté de lui, on ne peut pas dire qu’elle était dans l’ombre de son épouse.

(SR)

Mais comme Danièle Nyst, c’est seulement plus tard qu’elle est mentionnée, mais pas vraiment durant les années ‘70.

(GV)

Il y avait aussi Michel Blondel qui a travaillé avec Boris Lehman sur ‘Marcher ou la fin des temps modernes’.

(SR)

C’était quelqu’un avec qui il travaillait, ou c’était aussi sa femme à l’époque?

(GV)

Non, ce n’était pas sa femme. Pas du tout. Il était très amis, mais c’est tout.

(SR)

Peut-être que c’est intéressant d’aussi contacter Boris Lehman?

(GV)

J’ai perdu contact avec lui. Je ne sais pas où il est.

(SR)

On a aussi trouvé que vous aviez envoyé une lettre au ministère de l’enseignement et de la culture à Bruxelles avec un projet en collaboration avec Jean-Paul Trèfois, pour fonder un centre vidéo en Wallonie.

(GV)

Un centre de diffusion de vidéo à Liège.

(SR)

C’était plutôt diffusion et pas production?

(GV)

Non, parce que c’est moi qui voulait faire ça et j’étais pas du tout spécialisé dans le domaine de la production. La diffusion a toujours été quelque chose que j’aimais bien faire. Je l’ai fait et je l’ai présenté au ministère, j’avais 24 - 25 ans, et donc il avait trouvé que le projet n’était pas suffisament ambitieux. La personne qui y travaillait à l’époque m’avait dit que j’aurais du faire un projet plus ambitieux, demandant davantage d’argent et étant axé sur la production également. Il m’avait cité l’exemple de Claude Haïm à Bruxelles. Puis c’est un peu tombé à l’eau. J’ai quand même eu un subside pour organiser les séances de diffusions à Liège, mais ce projet de diffusion, production n’a pas eu lieu parce que c’était lié à ma situation institutionnelle. Je changeais à chaque fois d’employeur et il m’arrivait d’avancer l’argent de ma propre poche avant d’être remboursée et je n’ai plus voulu continuer comme ça. J’ai abandonné la vidéo et je suis partie aux Etats-Unis faire des études de cinéma.

(SR)

Et vous vouliez aussi faire des liens avec Studio Agora à Maastricht et Neue Galerie et est-ce que vous conaissiez bien des personnes comme Wolfgang Becker, Gert Van Dyck ou encore Raoul Marroquin?

(GV)

Non, je ne les connaissais pas très bien. J’ai rencontré une fois Raoul Marroquin. On est allé dans son lieu à Maastricht, mais non on ne se connaissait pas bien.

(SR)

J’aimerais parler avec Raoul Marroquin, parce qu’il a fait beaucoup de choses en Belgique. Même chez Roger D’hondt qui avait la galerie ‘New Reform’ à Alost. Donc je pense que ce serait aussi intéressant de le rencontrer.

(GV)

Je l’ai rencontré une fois, mais lui ne se souviendra probablement pas de m’avoir rencontré. C’était pas du tout quelqu’un que je voyais régulièrement.

(SR)

J’ai aussi lu que Vidéographie a aussi fondé un département de production avec quelques artistes comme Boris Lehman et Michel Blondeel, avec Nyst, Charlier, Abramović et Ulay, Muntadas, Gérard Fromanger, Fred Forest, Lea Lublin et Jacques Lizène. Est-ce que vous en savez plus sur ce département de production que Jean-Paul Trèfois voulait faire avec les artistes?

(GV)

Je pense que après avoir fait de la diffusion, il avait envie de donner aux artistes le moyen de réaliser des oeuvres. C’était quelque chose qui lui tenait vraiment à coeur. Et quand il n’a plus vraiment eu les moyens de produire, ça a été difficile.

(SR)

Et la collaboration entre Vidéographie et Cirque Divers c’était jusque fin ‘82 alors?

(GV)

Une fois que je suis partie aux Etats-Unis, j’ai plus ou moins coupé les ponts avec le milieu et je ne sais pas ce qui s’est passé après mon départ. Je suis partie en août ‘80. J’ai gardé des contactes avec Jean-Paul Trèfois, parce qu’on était très amis, mais les autres, le Cirque Divers même, je n’ai pas garder de contacte.

(SR)

Et donc vous avez continué Cirque Divers et Vidéographie mais plus votre...

(GV)

Je suis restée un an aux Jeunesses Artistiques de Wallonie et puis mon contrat n’a pas été renouvelé par Claude Michoud, parce que le principe était que tu étais payé à 100% la première année et la deuxième année l’institution devait mettre des fonds. Hors le problème était que Claude Michoud voulait que je fasse davantage d’animation dans les écoles et moi je m’intéressais plus à la diffusion en dehors des écoles: le clubs des écrans, donc je m’occupais et le vidéo A. C’était ça que j’aimais faire, donc ça a été une source de tension entre lui et moi et il a dit que puisque je veux faire ça, d’aller au Cirque Divers et j’y suis allée pour un an. Là aussi, c’était parfois un peu difficile. Je voulais être dans une institution un peu plus solide qui m’aurait donnée les moyens de faire les choses et de ne pas toujours être dépendante de la rtb, parce que sans la rtb je ne pouvais rien faire. C’était de la que venait les fonds, même pour la publication du bulletin je devais de l’argent à la rtb, donc c’était vraiment un projet porté par la rtb.

(SR)

Vous connaissez encore d’autres endroits à Liège qui faisaient des choses avec la vidéo, comme galerie VEGA par exemple, ou est-ce que ... faisait quelque chose? Où est-ce qu’il y avait d’autres endroits?

(GV)

Non, je ne voyais pas à l’époque. C’était plus à l’international. Je voyais les vidéo soit à Anvers, chez Flor Bex, soit à l’international. Je suis allée à Rome voir des vidéos, parce qu’il y a eu un grand festival d’art vidéo en ‘78. A Maastricht, à Cologne.

(SR)

Vous avez aussi participé ou vu des projets du CAYC, une organisation de Buenos Aires en Argentine avec Jorge Glusberg où ils faisaient presque chaque année durant les années ‘70 des ‘Open Encounters on Video’. Une fois c’était aussi organisé par l’ICC à Anvers en ‘76. Il y a aussi eu des Encounter à Barcelone, et autres.

(GV)

Non, je n’y suis pas allée, mais vous savez moi j’avais pas non plus de fond pour voyager. Jean-Paul Trèfois avait les fonds pour aller à des festival, mais moi non. Quand je suis allée à Rome c’était avec mes propres fonds.

(SR)

Et est-ce que vous en savez plus sur l’image vidéo de Claude Haim et ... à Bruxelles? Est-ce que vous les avez rencontré?

(GV)

Je les ai recontré quand ils étaient au début de leur projet, quand ils allaient faire la maison de production. Et puis on s’est parlé un peu quand j’ai participé à l’ouvrage ‘Dis Doc’, parce que j’ai écris sur Claude Haim. Vous devez le rencontrer pour qu’il fasse le bilan de son experience. C’est à lui de le faire, pas à moi. Ils ont fait de bonnes choses, mais ça n’a pas été un parcours facile, je pense.

(SR)

Claude Haim a aussi commencé fin des années ‘70.

(GV)

Oui c’est ça, on a remis nos projets simultanément. Et là je me souviens de ma déconvenu quand il m’a dit que ce que Claude Haim faisait avait de l’envergure. Je trouvais que ce que moi j’avais fait était déjà pas si mal. Claude Haim est plus agé que moi, il a bien 5-6 ans de plus que moi. J’avais 25 ans à l’époque.

(SR)

Est-ce que vous avez entendu parler de CIRCOM?

(GV)

Oui oui

(SR)

Est-ce qu’ils faisaient aussi des choses avec des vidéos?

(GV)

Vous avez sûrement parlé avec Robert Stéphane de la CIRCOM?

(SR)

C’est quelque chose qu’on a découvert récemment, parce que c’était au début de notre travail de recherche et on avait pas encore vu le nom. Je pense pas qu’il nous aie dit quelque chose là dessus.

(GV)

C’était de grandes rencontres qui étaient organisées par la rtb et qui avaient lieu au palais de Congrès. Je me souviens qu’ils parlaient beaucoup de production, mais je ne me rappelle pas qu’on parlait d’art vidéo. Je peux demander à Nicole aussi, la veuve de Jean-Paul.

Mais pour Lili Dujouri, je suis partiquement sur que les vidéos ont été montrées. Je pense que c’était très minimaliste. Il y avait une chaise, elle se levait..., c’était sur des mouvements, dans une chambre. Je me souviens d’avoir vu ça là, je ne l’ai pas vu ailleurs.
J’ai complètement coupé les ponts avec l’art vidéo, je m’en suis plus occupée. Bien sûr je suis allée voir l’exposition Bill Viola à Londres, je suis allée à la Kitchen, dès que j’ai débarqué à New York, mais je ne me suis plus intéressée au cinéma. Je suis aussi
retombée sur la vidéo puisque Marker, sur qui j’ai fait ma thèse s’était beaucoup intéressé à la vidéo finalement.

(SR)

J’avais encore une autre question: quel était le role de ‘Canal Emploi’? Est-ce que vous en savez plus?

(GV)

C’est difficile, puisque tout est basé sur ma mémoire, donc c’est pas nécéssairement correct, mais dans les années ‘70, c’était le début de la télévision par cable. Rtc était très actif, il y avait beaucoup de moyen. Je pense que ‘Canal Emploi’ s’est développé juste après, au début des années ‘80. C’est quelque chose que j’ai cru découvrir quand je suis rentrée des Etats-Unis, c’est que Canal Emploi avait été un lieu extraordinaire de production et avait offert à des tas de jeunes qui voulaient réaliser des oeuvres la possibilité de créer. Par exemple il y avait Anne-Françoise Perin,

(SR)

Moi j’ai les noms: Guy Sara, Jean-Claude Riga, Agnès Lejeune, Rob Rombouts

(GV)

Oui, tous ces gens ont pu réaliser des choses dans le cadre de Canal Emploi. Mais c’était les années ‘70? Pas les années ‘80?

(SR)

C’était vraiment vers la fin des années ‘70, mais plutôt début des années ‘80.

(GV)

Oui, tandis que Jeunesses Artistiques etc. c’est plutôt ‘78 - ‘79. Je pense que la performance de Maniac Production c’était avril ‘79. C’est une des dernière chose que j’ai fait.

(SR)

Après, j’ai encore trouvé l’évènement d’Antonio Muntadas. Durant la même période en octobre, il y avait le film ‘Marcher ou la fin des temps modernes’ de Michele Blondeel et Boris Lehman. En novembre ‘79: Steina et Woody Vasulka, ‘Vidéo et ordinateur’ et puis le dernier que j’ai trouvé, c’est le 13 et 14 décembre ‘79 au Girgnous: Présentation et première de vidéogramme de Jean-Pierre et Luc Dardenne.

(GV)

Oui, c’est ce que je vous avais dit, c’était pas au Cirque Divers.

(SR)

J’ai aussi trouvé en mars ‘79, ll y avait une soirée sur la vidéo documentaire Liègeoise où les frères Dardenne présenteraient leur nouveau travail sur les grèves des années ‘60. Donc ils ont été montrés deux fois je pense.

(GV)

Oui, j’étais encore en contacte avec les Dardenne à l’époque. J’avais un long interview d’eux qui apparait dans Vidéodoc. Ils étaient jeune et avaient de problèmes de financement. Eux aussi m’expliquait le système de production qui était très compliqué.

(SR)

‘Dérive’, c’est aussi fondé en ‘78 quelque part.

(GV)

Oui oui, c’est ça, ils étaient au tout début de leur carrière.

(SR)

C’est marrant qu’ils aient aussi commencé avec l’art vidéo et puis sont évolués vers le cinéma.

(GV)

Sur les grèves de ‘60, c’était pas vraiment de l’art vidéo et ‘lorsque le bateau de léon. descendit la meuse pour la première fois’, je ne califierais pas ça d’art vidéo. C’est un documentaire esthétique. Après ils se sont tourné vers la fiction. Ils ont renoncé au documentaire parce que c’était trop compliqué de demander des choses aux gens, comme ils l’expliquent toujours.

(SR)

Est-ce que vous savez si dans les années ‘70, il y avait déjà des cours dans des écoles d’art sur l’art vidéo? On a pas vraiment trouvé des personnes qui disent qu’il y avait déjà de l’attention accordé à ce medium dans les écoles d’art.

(GV)

Non, il n’y en avait pas beaucoup. Quand je suis arrivée à New York University, on avait un cours sur l’art vidéo, mais sinon il n’y avait pas non plus énormément d’intérêt pour ça à l’époque.

(SR)

Flor Bex dit qu’il avait assisté à quelques jury, mais ce n’était pas présent dans toutes les écoles. Notre conclusions est qu’il n’y a pas beaucoup d’intérêt des écoles d’art à ce moment.

(GV)

Pas à ce moment là, ça s’est développé plus tard. C’était tout neuf, les gens découvrait, s’étonnait. Je pense qu’on a montré la vidéo d’Ulay et Abramovic dans les années ‘70.

(SR)

Est-ce vous avez vous aussi entendu parler par hasard d’un évènement à Liège, où ils montraient des vidéos? Pendant l’ouverture de Sart Tillman, il y avait un évènement avec des screenings audiovisuel en ‘77. C’était pendant l’ouverture du musée Sart Tilman à Liège. A ce moment ils ont donc aussi montré des vidéos d’artistes.

(GV)

Oui, c’était Philippe Hournas qui s’occupait du musée en plein air du Sart Tilman à l’époque.

(SR)

On a retrouvé le catalogue de cet évènement et on a contacté le musée Sart Tilman, mais ils ne pouvaient pas nous aider, donc on a pas encore le nom de la personne qui s’occupait de cet évènement.

(GV)

Il est toujours à Liège, il a sûrement garder des documents. Il s’est occupé du musée puis il a été remplacé par quelqu’un d’autre.

(SR)

Je pense aussi que la galerie Yellow Now était aussi très importante, parce que Guy Jungblut avait organisé la première manifestation de vidéo en Belgique en ‘71 dans sa galerie. Il avait des invitations à une centaine d’artistes pour faire une proposition pour circuit fermé de télévision et 81 artistes ont répondu, même Dan Graham et d’autres. Maintenant, dans le cadre de notre projet de recherche, il n’y a pas de vidéos sauvées, uniquement les propositions et invitation, parfois avec des dessins de Nyst et annexes. C’est donc très intéréssant car c’est assez tôt, ‘71, et pour savoir comment les artistes voulaient expérimenter avec ce médium. L’apparature est tombée en panne et pas toutes les propositions ont été réalisé, mais parfois ils ont fait des photos des écrans. C’est pas vraiment notre but de numériser les documents, mais comme c’était une manifest ation très importante en Belgique et la première, on a décidé de numérisé avec l’accord de Jungbut et Yellow Now, tous les documents qui sont encore gardés de cette manifestation. On va aussi rendre cela accessible au public. Je pense que vous m’avez déjà beaucoup aidé et si je peux contacter Carolina pour éventuellement aussi voir les documents, comme ça pour nous aussi, c’est plus clair. Tous les évènement qui ont eu lieux dans Cirque Divers sont très important pour notre travail de recherche. Je pense que j’ai déjà reconstruit tous les évènements, mais peut-être qu’il y a certaines choses manquantes.

(GV)

Vous recherchez à reconstituer précisément le catalogue d’artistes qui ont été montré au Cirque Divers c’est ça?

(SR)

Le but est de collectionner et de rassembler toute l’information qu’on trouve, parce que maintenant tout est dispersé et de reconstruer l’art vidéo qui a été fait en Belgique, afin de pouvoir analyser tout cela par après et d’avoir une vue complète des artistes des années ‘70 en Belgique. Pour mettre des liens en Belgique et à l’étranger.

(GV)

Une chose est sûr, les diffusions au Cirque Divers, ce n’était pas seulement le public qui venait pour boire qui était là. Il y avait vraiment des gens qui s’intéressaient. On avait aussi invité Guy Scarpetta et je me souviens qu’il y avait eu un débat assez animé lors de sa visite à Liège.

(SR)

Oui, c’était dans le cadre de Bob Wilson, le 2 avril ‘79: ‘Prologue pour le quatrième acte du regard du sourd. C’était une initiative de Cirque Divers et Vidéographie avec le soutien d’une organisation pour les arts amateurs ‘Art Actualité Promotion’, qui avait des connections avec Galerie Vega de Manette Repriels. C’est aussi l’occasion pour une soirée sur le nouveau théatre américain à travers la vidéo présenté par Guy Scarpetta, spécialiste dans l’oeuvre de Bob Wilson et iconololiste chez Art Presse.

(GV)

Je sais pas comment vous avez fait pour retrouver ça comme ça sans les archives de Cirques Divers.

(SR)

En cherchant un peu partout. J’ai même trouvé en Suisse. Je devais y aller pour un festival auquel on participait ‘Vision du réel’ à Nyon. Et il y avait des connexions entre la Belgique et Lausanne à l’époque à travers le ‘Group Impact’. Donc je pensais contacter des membres du ‘Group Impact’ et à Chavannes-près-Renens, près de Lausanne, il y a l’archive de René Berger qui était important à l’époque et j’ai même trouvé des choses de ‘Vidéo? Vous avez dit vidéo?’ dans son archive.

(GV)

Oui, parce qu’on lui envoyait. Il y avait le bouquin ‘Téléfission. Alerte à la télévision’

(SR)

Aussi les Vasulkas ont une archive incroyable en ligne. Ils ont aussi scanné tous les documents donc j’ai trouvé des flyers de ‘Vous avez dit vidéo?’ sur leur site web et parfois il y a d’autres évènements mentionnés sur le même flyers. J’ai trouvé des choses dans le bouquin de Jean-Michel Botquin.

(GV)

Mais lui, je ne l’ai pas rencontré.

(SR)

C’est bizarre, parce que vous êtes importante dans l’histoire du Cirque Divers.

(GV)

Oui, mais il a rencontré Robert Stéphane, je pense.

(SR)

Et vous connaissez Michel Antaki je pense? Parce que c’est par Michel Botquin que les archives ont été acheté par la province de Liège. Michel Antaki voulait vendre les oeuvres d’arts et puis Botquin a dit que c’était mieux que tout restait ensemble, donc il a fait en sorte de vendre l’archive et c’est grâce à lui que la province a acheté l’archive de Cirque Divers avec toutes les oeuvres d’arts et les documents.

(GV)

Oui, mais Jean-Michel Botquin avait demandé de me voir, mais il a été pris par le temps.

(SR)

Grâce à son chapitre dans le livre, on a appris que vous aviez l’idée de fonder un centre vidéo en Wallonie, parce qu’on a retrouvé de l’infos là dessus nul part d’autre. J’ai encore une question. J’ai retrouvé ça via Marc Renwart, qui date de ‘78, au Cirque Divers. Est-ce que vous savez ce que c’est? C’était en mai ‘78, et ça contient des choses de mai ‘69.

(GV)

Ca ne me dit rien du tout.

(SR)

Je trouve ça très intéressant, tout ce qui se passait à ce moment.

(GV)

Oui, c’était une période où on pouvait prendre le risque de faire des choses, mais en même temps il y avait les limites du financement.

(SR)

Mais avec peu de moyen, je trouve que tout le monde était très créatifs et il y avait une certaine liberté pour experimenter. Pas à grande échelle, mais quand même intéressant. Les liens internationaux aussi, c’est incroyable, sans internet. C’était un petit monde où tout le monde se connaissait.

(GV)

Les gens se retrouvaient dans les festivals aussi.

(SR)

Tout le monde dans ce secteur était au courant de choses qui se passaient.

(GV)

Oui, il y avait aussi une spontaneité quand on rencontrait les artistes. Une sorte de simplicité de contact avec les artistes. Mais Internet a emmené les gens à avoir un discours assez construit. Ca a changé. Peut-être que c’est un peu différent. C’est vrai que les artistes étaient très ouverts.

(SR)

C’était plus organique et moins structuré.

(GV)

Oui, on pouvait plus facilement accoster les gens, discuter, maintenant c’est devenu un peu plus difficile. C’était pareil dans colloque universitaire, on rencontrait tout le monde, maintenant il y a des barrières. En tout cas, c’est vrai que pour ça c’était une belle période, mais on commençait aussi à parler de la crise aussi. Du coup les fonds étaient limité.

(SR)

Flor Bex aussi a fait beaucoup à l’ICC, mais c’était parce qu’il avait une comptabilité créative. Il achetait du matériel avec le budget de meuble à l’ICC.

(GV)

Oui, vous vous imaginez faire ça aujourd’hui? C’est plus possible.

An interview by Sophie Ruysseveldt
The 1970s

Commissaires
Dagmar Dirkx, Niels Van Tomme

Recherche
Dagmar Dirkx, Sofie Ruysseveldt, Erien Withouck

Recherche d'images
Emma Vranken, Daniel De Decker

Edition de texte
Anthony Blampied, Dagmar Dirkx, Inge Coolsaet, Laurence Alary, Niels Van Tomme, Björn Gabriëls

Traductions
Gorik de Henau (NL), Anne Lessebi (FR), Björn Gabriëls (EN)

Coordination du site web
Emilie Legrand

Conception et graphisme
Studio Le Roy Cleeremans

Website
Waanz.in

Éditeur
Niels Van Tomme / argos vzw

Archives
M HKA / ICC, New Reform Gallery / Roger D’Hondt, KMSKB, BOZAR, Art & Actualité, Jacques Charlier, Joëlle de La Casinière, Eric de Moffarts, Geneviève van Cauwenberge, argos, SONUMA

Bibliographie
Johan Pas, Beeldenstorm in een spiegelzaal. Het ICC en de actuele kunst 1970—1990, Lannoo Campus, 2005, 300 p. Jean-Michel Botquin (dir.), Le jardin du paradoxe. Regards sur le cirque divers àLiège, Yellow Now / Côté Arts, 2018, 448 p.

Numérisation
Onno Petersen, D/arch, CINEMATEK, VECTRACOM

argos remercie
Andrea Cinel, Anne-Marie Rona, ArtTouché, Chris Pype, Dominique Castronovo, Eric de Moffarts, Evi Bert, Guy Jungblut, Jean-Michel Botquin, Joanne Jaspart, Katarzyna Ruchel-Stockmans, Lastpost / Fabri3Q, Leen Bosch, Liesbeth Duvekot, Maryse Tastenhoye, Nadja Vilenne, Sandy Reynaerts, Veronique Cardon et tous les artistes, commissaires et chercheurs qui ont participés au projet de recherche

argos c'est
Amit Leblang, Anaïs Bonroy, Anne Leclercq, Dagmar Dirkx, Daria Szewczuk, Dušica Dražić, Eden Lamaizi, Femke De Valck, Francisco Correia, Guy Verbist, Hadrien Gerenton, Iakovos Sierifis, Indigo Deijmann, Inge Coolsaet, Isaac Moss, Jana Van Brussel, Jonas Beerts, Julie Van Houtte, Julia Wielgus, Katia Rossini, Katoucha Ngombe, Kevin Gallagher, Kianoosh Motallebi, Laurence Alary, Mar Badal, Maryam K Hedayat, Mélanie Musisi, Natalya Ivannikova, Niels Van Tomme, Rafael Pamplona, Riet Coosemans, Sander Moyson, Stijn Schiffeleers, Viktor Simonis, Yoko Theeuws

rile c'est
Chloe Chignell, Sven Dehens

argos remercie le conseil d'administration
Johan Blomme, Katerina Gregos, Olivier Auvray, Suzanne Capiau, Tom Bonte

Partenaires à 
Cinema Nova, M HKA, CINEMATEK, VUB, KMSKB, Meemoo

Financiers
Avec le support de Flandres, Eidotech, VGC Vlaamse Gemeenschapscommissie, Vlaams Audiovisueel Fonds, Ambassade Pays-Bas, Ambassade Slovénie, Instituto Italiano di Cultura, Gouvernement de la région Bruxelles-Capitale